Illustration de couverture : Ana Minski

Dans son essai, L’imposture océanique. Le pillage « écologique » des océans par les multinationales, Catherine Le Gall remonte la piste des pollutions terrestres pour identifier les causes de la diminution des populations marines. Sans remettre en question le danger de la pêche industrielle, l’autrice questionne les raisons de la focalisation des ONGE (ONG Environnementale) sur les pêcheurs et leur étonnant silence quant aux pollutions multiples qui contaminent et condamnent la vie marine. Et si, contrairement à ce qu’affirment certaines ONG, les pêcheurs n’en étaient pas la principale cause ?

ONGE ET MARCHANDISATION DE LA VIE MARINE

En 1977, Paul Watson, ancien de Greenpeace, crée Sea Shepherd. Cette ONGE filme sans relâche les pêcheurs pour montrer la manière dont ils capturent accidentellement les dauphins dans leurs filets. En 2018, « elle a lancé l’opération “Dolphin Bycatch’’ pour dénoncer les échouages massifs et les captures accidentelles de dauphins sur les côtes françaises. Et, depuis 2020, les militants de l’association […] sillonnent le golfe de Gascogne pour traquer les bateaux de pêche et les prendre en flagrant délit. » (31) La France serait, selon l’ONGE, le pays qui tue le plus de dauphins au niveau européen. S’appuyant sur les chiffres publiés par l’observatoire Pelagis[1]1L’observatoire PELAGIS est une unité mixte du CNRS et de La Rochelle-Université, créée en 2011 en partenariat avec le ministère en charge de l’Écologie., l’ONGE tient pour uniques responsables les pêcheurs tandis que d’autres constatent « un déplacement de toute la chaîne alimentaire vers la zone côtière. Les petits poissons pélagiques, les anchois et les sardines, qui sont les proies des dauphins, migrent vers les côtes. Les dauphins les suivent et leur nombre est en augmentation constante dans les zones côtières, entraînant logiquement une hausse du nombre d’échouages et de captures accidentelles. Aujourd’hui, il y aurait 630 000 dauphins en Atlantique Nord-Est, dont 230 000 dans le golfe de Gascogne. Des campagnes sont actuellement en cours pour actualiser ces chiffres. On est loin d’un déclin de l’espèce[2]2Virginie Lagarde, Chargée de mission au Comité des pêches du Finistère, in Imposture océanique, p. 33.. »

L’ONGE Bloom, créée en 2004 par Claire Nouvian, a lutté pour obtenir l’interdiction, en janvier 2016, du chalutage en eaux profondes et, en 2019, de la pêche électrique. Ainsi que le démontre l’autrice, un amalgame entre les différents types de pêche est très vite établi  : le chalutage en eaux profondes (au-delà de 800 mètres), le chalutage de fond et le chalutage pélagique (en pleine eau). L’un des représentants de l’ONGE, Frédéric Le Manach déclare : « 70 % des poissons proposés par les grandes surfaces ne sont pas issus de la pêche durable ; 20 % des captures sont destinées à faire des farines d’élevage et il y a 10 % de rejet dans les captures mondiales ». (28) L’idéal serait d’« Adopter des pratiques plus durables comme la pêche du poisson à la ligne ou de la langoustine au casier. Ou encore, développer l’élevage de coquillages comme les Saint-Jacques, les huîtres ou les moules. » (28)

Ces ONGE, tout comme WWF et The Nature Conservancy, préconisent des zones marines interdites à la pêche, vantent l’élevage et l’aquaculture. Cette dernière fournissait, en 2015, presque cinq tonnes de poissons par seconde. Bien que l’environnement se dégrade, les activités maritimes ont le vent en poupe, ce qui multiplie les conflits pour l’accès à la mer. Toutes ces activités – développement des énergies marines renouvelables, des industries navales et nautiques, des activités de loisirs, de l’aquaculture, de l’extraction de granulats marins, d’exploitation de nodules polymétalliques, etc. – sont rarement dénoncées par les ONGE bien que dangereuses pour la vie marine. L’autrice révèle ainsi les liens entre le monde des affaires, les fondations philanthropiques et les ONGE qui œuvrent de concert pour l’appropriation de l’espace maritime.

Les fondations[3]3La Fondation Rockefeller, fondée en 1913, est l’une des premières. Dès ses débuts, elle est hégémonique son but étant de « faire le bien-être de l’humanité à travers le … Continue reading, à l’image de leur créateur, propagent une vision du monde libérale. Mark Tercek de The Nature Conservancy déclare : « C’est comme travailler à Goldman Sachs. Je suis toujours banquier. Mais maintenant je suis un banquier de la nature. » ou encore « Hé les environnementalistes, quand vous levez des fonds, pensez comme des capitalistes » (151) Rebecca Rimel, présidente de Pew Charitable Trusts de 1994 à 2019, tient des propos similaires.

D’autre part, les fondations « ont contribué à former la communauté climatique internationale […] une “élite climatique’’ composée de quelques centaines de personnes qui partagent la même idée de ce que doit être la protection de l’environnement. » (139) Ce sont encore elles, et plus particulièrement la RBF et la Fondation W. Alton Jones, qui ont créé, en 1988, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). C’est ainsi que derrière de nombreux experts et acteurs se cache l’influence des hommes d’affaires qui ont fait fortune dans le pétrole, l’industrie automobile ou la grande distribution. La seconde vague de ces philanthropes importe, quant à elle, les principes de gouvernance d’une entreprise au sein des fondations. Les subventions deviennent officiellement des investissements qui doivent être efficaces et devenir rentables. L’influence des fondations lors de l’accord de Paris, qui « repose sur l’hypothèse que le monde réussira à capter la pollution carbonique qu’il produit dans l’atmosphère » (143) plutôt que d’exiger la réduction des émissions, est primordiale. L’élite climatique, empreinte d’une idéologie libérale, est composée d’experts, de scientifiques, de politiques et de représentants de haut niveau qui donnent les principales orientations du débat climatique et somment les scientifiques de taire leur désaccord[4]4Voir p. 143..

L’alerte sur la privatisation des océans est lancée dès 2014 par Yann Giron. En 2016, Mathilde Jounot réalise le documentaire Océans. La voix des invisibles. La vérité est cynique et sinistre. Les ONGE s’allient aux banques, industriels, multinationales, assurances, cabinets de conseil, fonds d’investissement pour mener une guerre contre les pêcheurs en vue de privatiser l’espace maritime et prendre des parts de marchés. Les ONG environnementales, financées par les fondations, sont le cheval de Troie du monde des affaires dans le débat climatique[5]5The National Wildlife Federation, The Nature Conservancy, Environmental Defense Fund. WWF, The Climate Action Network, Greenpeace international, 350.org. Elles sont redevables à leurs « actionnaires » qui attendent d’elles les retours sur investissements. Sea Shepherd et Bloom ne dérogent pas à la règle. Sea Shepherd a reçu 14 millions de dollars de la part des fondations en 2016, et 680 000 dollars du Fond Skoll (du nom du fondateur d’eBay, Jeff Skoll). Bloom a également reçu pendant plusieurs années des dons de The Pew Charitable Trusts, ses dons pouvant représenter jusqu’à 10 % du budget global de l’ONGE.

L’espace maritime est un enjeu économique capital. Pour se l’approprier, il faut évincer les pêcheurs au profit d’activités industrielles. C’est aussi pour cela que « la majeure partie du financement privé alloué à la protection des océans est issue de familles ayant fait fortune dans la haute technologie (gourmande en terres rares et nodules polymétalliques), dans la grande distribution (grande consommatrice et vendeuse de plastique) ou encore dans le pétrole (dont une partie de l’extraction se fait en haute mer). » (147) Rappelons que la France, avec ses 11 millions de km², possède la deuxième façade maritime au monde derrière les États-Unis.

Rappelons enfin que l’espace maritime représente :

– 71 % de la surface de la Terre ;

– 97 % de l’eau sur la planète ;

– 90 % des marchandises passent par les mers ;

– 30 % des réserves de gaz et 20 % de celles du pétrole sont situées en mer ;

– 60 % de la population mondiale vit à moins de 100 km de la mer ;

– 90 % des fonds marins restent à découvrir ;

– ils ont absorbé 20 à 30 % des émissions de CO2 émises par les humains depuis 1980 et occupent une place essentielle dans la régulation climatique.

Les océans recèlent des richesses infinies et sont la nouvelle planète à conquérir pour les industriels, les multinationales, les start-ups, les financiers, les banquiers, les États.

WWF a été l’une des premières ONGE à rédiger un rapport avec un assureur, le Crédit suisse, et un cabinet de conseil, Mc Kinsey. En 2019, l’ONGE a rédigé le rapport Into the wild en collaboration avec AXA. L’ONGE a calculé la valeur économique des océans, le PIB s’ils étaient un pays. « Le “produit marin brut’’ annuel totalise au moins 2 500 milliards de dollars, ce qui, lorsqu’il est classé parmi les PIB nationaux, fait de l’océan la septième économie mondiale[6]6WWF, Reviving the Ocean Economy. The Case for Action 2015, 22 avril 2015, p. 12. ». Cette novlangue transforme les océans et la nature en marchandise et est utilisée par les ONGE :  « actifs naturels », « biens et services écosystémiques », « productivité de nos océans », « restructuration de la dette », « obligations bleues », « innovations financières »… (163)

La nature est disséquée, évaluée, mesurée, comptabilisée. Melissa Garvey, responsable des océans à TNC se félicite : « Nous faisons un gros travail de recueil de données. Pour protéger la nature, nous devons la connaître. Nous ne voulons pas la vendre, nous voulons calculer le coût de l’action et celui de l’inaction. » Il en est de même de Justine Delangue, chargée de mission à l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) : « Donner une valeur aux écosystèmes permet de passer par tous les canaux pour convaincre l’opinion publique et les décideurs. »

Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, a prononcé le 6 mai 2019 à la tribune du G7 de l’environnement : « Il n’y a eu que 52 milliards qui ont été mobilisés en faveur de la nature, il y a donc un “sous-investissement’’ dans le domaine de la nature ». Parler d’investissement c’est sous-entendre que protéger la nature n’est pas un acte gratuit mais qui doit générer des bénéfices. La vision marchande s’est emparée de l’écologie. « Tout le monde a adopté un même logiciel fait de chiffres, de virgules, de dollars et de points de PIB pour évoquer la protection des arbres, des zones humides, des mangroves et des poissons. » (167)

La nature est une marchandise comme une autre qu’il faut gérer efficacement pour fournir des avantages aux entreprises, assurer des retours sur investissements. Un objectif exclusif de sauvegarde n’est pas envisageable, il faut ouvrir un nouveau potentiel commercial et de nouvelles sources de revenus. C’est ainsi que des assureurs se sont empressés d’investir dans la barrière de corail au large de Cancún, au Mexique. Cette campagne a été menée par TNC et Swiss Re. Le calcul est simple : sans le corail, qui diminue l’énergie des vagues de 90 %, pas de plage ; sans plage pas de tourisme qui génère 9 milliards de dollars. Pour assurer leurs bénéfices, les hôteliers paient l’assureur qui garantit la réparation des coraux en cas de tempête. Des bénévoles sont chargés de réparer les coraux avec du ciment spécial pour recoller les morceaux et protéger les hôtels installés le long de la côte. Comme le précise l’autrice : « Ironie du mécanisme : l’argent drainé par la principale cause de destruction des fonds marins, le tourisme (qui produit eaux usées, pollution plastique et eutrophisation), sert à assurer la protection des coraux. » (176)

CAPITALISME ET TECHNOLOGIES AUTORITAIRES

Cette marchandisation de la vie marine ne date pas d’hier. Elle a été facilitée par la convention de Montego Bay adoptée en 1982 et entrée en vigueur en 1994. Elle a permis la création de zones économiques exclusives (ZEE) où les États peuvent exercer des activités à finalité économique.

Depuis 2018, les Nations Unies mènent des négociations internationales pour aboutir à un traité concernant la haute mer, qui se trouve au-delà de 370 km des côtes et qui couvre 60 % des océans du globe. L’enjeu est de créer des AMP (Aires Marines Protégées), protéger la biodiversité dans ces espaces et surtout régir l’accès à la propriété des ressources génétiques marines. Les problèmes écologiques deviennent une nouvelle source de profit et sont analysés sous le prisme économique : valoriser les océans, monétiser les services écosystémiques, consommer et protéger, faire de l’argent.

À l’heure où la décroissance énergétique est une nécessité, les objectifs de la commission européenne sont tout autres :

« Le grand défi actuel est bien sûr l’énergie. Nous allons devoir augmenter notre production d’électricité renouvelable de manière exponentielle, cela va nécessiter un dialogue entre tous les partenaires pour créer une nouvelle organisation spatiale sur les océans[7]7Un technicien de la Commission européenne, op. cit., p. 49.. »

Le développement des énergies dites renouvelables ne doit surtout pas s’arrêter, la croissance économique, le maintien du capitalisme, est toujours la priorité des États, des banques, des financiers, des industriels, des multinationales, des acteurs politiques. Le mythe du « développement durable », des « énergies propres », transformé en « transition énergétique », a encore de beaux jours devant lui comme le prouve la définition, par la Banque mondiale, de cette nouvelle économie dite « bleue » :

« Ensemble des secteurs économiques et des politiques connexes qui, ensemble, déterminent si l’utilisation des ressources océaniques est durable. » (50)

La Commission européenne quant à elle en donnait la définition suivante : « “l’économie bleue’’ permet à la société d’extraire de la valeur des océans et des régions côtières. Ces extractions doivent être en équilibre avec les capacités à long terme des océans à supporter de telles activités à travers la mise en œuvre de pratiques soutenables.’’[8]8The UE Blue Economy Report, 2019, p. 10, op. cit., p. 48. »

À peine l’Agence de Protection pour l’Environnement (EPA) est-elle créée en 1970 par Nixon que les industriels se réunissent pour riposter contre toute forme de réglementations environnementales qui mettraient en danger les profits. Ils paient des experts pour semer le doute sur les véritables origines des pollutions, mettent en place les AFT (Associations de Firmes Transnationales), les fondations philanthropiques et les ONG nord-américaines. L’objectif est de vendre leur vision de l’écologie qui tolère les activités toxiques et promeut le tourisme de masse. Ces industriels cherchent surtout à gagner du temps en donnant l’illusion du changement sans pourtant rien changer comme le prouve le rapport sur la transition énergétique que Shell a publié en avril 2021 :

« Nous allons réduire les émissions provenant de nos propres activités, y compris la production de pétrole et de gaz, en augmentant l’efficacité énergétique et en capturant ou compensant les émissions restantes. » (118)

Trente ans après la publication de Changing Course[9]9Livre publié en 1992 qui regroupe une série de recommandations mises au point par le BSCD (Business Council for Sustainable Development), composé notamment des présidents de Chevron, Shell, … Continue reading, « la “bible’’ climatique du business » signée en 1992, les émissions ne sont toujours pas réduites. C’est que rien en vérité n’a changé. Le rapport vante également le marché carbone pour compenser ses émissions et la lutte commune « contre le climat », dépolitisant ainsi les rapports sociaux et diluant la responsabilité des gros producteurs vers les consommateurs. Les solutions proposées sont qualifiées de « neutres » et concernent essentiellement les technologies, la principale d’entre elles étant la « neutralité carbone ».

L’espace maritime est une force économique excitante pour le business. Il entre à présent dans une période d’industrialisation dont le volet écologique ne se sépare pas du volet économique. Donner une valeur aux écosystèmes marins facilite et encourage la production de richesse aux dépens de la vie pélagique et halieutique.

La transition écologique justifie le développement de technologies autoritaires et biocides. Les énergies marines renouvelables, dites EMR sont en pleine expansion, même sur les territoires éloignés des côtes. Elles sont le nouveau chantier de l’Europe et plusieurs projets sont en cours pour multiplier par cinq la capacité énergétique offshore au cours des années 2020 et par vingt-cinq d’ici à 2050. Pour donner un exemple, Iberdrola, multinationale espagnole, prévoit de construire soixante-deux éoliennes dans la baie de Saint-Brieuc :

« Le lieu où le parc va être construit est une zone de reproduction des coquilles Saint-Jacques qui essaiment dans toute la baie, plaide Julien Dubreuil. Il est également stratégique pour la pêche aux homards et de nombreux bateaux sont dépendants de cette ressource. Enfin, la construction des éoliennes va causer de grosses perturbations, dont le bruit qui va faire fuir les poissons. Les éoliennes menacent directement notre ressource et donc notre métier. » (42)

Ces technologies ne sont en rien renouvelables. Elles impliquent l’utilisation de métaux rares, l’accaparement de nouveaux territoires aux dépens de la vie marine et continueront à alimenter tout le système industriel actuel qui non seulement détruit la nature mais opprime aussi les humains.

L’extraction de minerais est également un enjeu crucial, notamment l’exploitation des nodules polymétalliques :

« Ces galets de la taille d’un pamplemousse revêtent une importance stratégique. Source de nickel, cobalt, cuivre, fer et manganèse, ils sont indispensables à la fabrication des produits high tech : téléphones, panneaux solaires, éoliennes et certains appareils d’aviation. Ils constituent une ressource vitale pour les pays occidentaux, dangereusement dépendants de la Chine qui produit 97 % des terres rares utilisées dans le monde. » (59)

D’autant plus à l’heure où la demande augmente et les ressources terrestres s’amenuisent. L’exploitation « de nodules polymétalliques, si elle était lancée, causerait des dégâts irréversibles. Les nodules sont le résultat de millions d’années de développement et leur croissance est très lente. Ils sont le substrat de nombreuses espèces, dont les coraux. S’ils étaient extraits, leur habitat naturel serait voué à disparaître[10]10Lenaïck Ménot, chercheur à l’Ifremer, op. cit., p. 60.. »

À cela s’ajoute l’exploration de nouveaux puits, ce qui implique une intensification du trafic maritime alentour et la construction ou l’aménagement d’un port adéquat sur le rivage ; des campagnes sismiques qui modifient l’environnement sonore et mettent en danger les mammifères marins, dont les dauphins et les baleines qui se repèrent au son. L’exploitation des hydrocarbures suppose également des émissions de CO2 dues au torchage ainsi que le rejet des eaux usées et des eaux de refroidissement. Sans oublier les marées noires, dont la Bretagne a été de nombreuses fois victime, et les plateformes qui ne sont pas toujours démantelées une fois que le puits est vide.

Le Gaz Naturel Liquéfié (GNL), pourtant très polluant à la production et à l’extraction, est également un des enjeux de la « croissance bleue » :

« L’Europe a fixé des objectifs de décarbonation du secteur et nous devons nous adapter pour passer au GNL et à l’hydrogène. Mais les changements ne sont pas évidents et posent diverses questions. Par exemple, si nous devons compenser nos émissions, devons-nous le faire auprès de notre pays de départ ou auprès de notre pays d’arrivée ? Le GNL pose la question du ravitaillement et du stockage. Il va falloir construire des ports et des infrastructures pour se réapprovisionner. Et les navires vont avoir un problème de stockage à bord : plus l’énergie nécessaire au déplacement prend de la place, moins il y en aura pour les marchandises. Les changements à réaliser vont prendre au moins cinquante ans. Aujourd’hui, seuls deux cents navires sur 42 000 sont équipés[11]11Emmanuel- Marie Peton, responsable de la transition énergétique et écologique au Cluster maritime français, op. cit. p. 62. Le CMF se présente ainsi sur son site : « qui privilégie … Continue reading. »

Comme nous l’avons écrit plus haut, les océans ont absorbé 20 à 30 % des émissions de CO2 émises par les humains depuis 1980. Ils représentent une source d’investissements importante soutenue par la fable de la décarbonation, la « neutralité carbone ». Pour absorber le carbone émis il faut construire des puits à carbone.

La neutralité carbone, dont les prémices ont été mises en place à Kyoto en 1997, doit son émergence à une filiale procarbone du WBCSD[12]12« Conseil mondial des affaires pour le développement durable, basé à Genève, est une coalition de 190 compagnies internationales unies par un engagement commun de développement durable … Continue reading« Conseil mondial des affaires pour le développement durable, basé à Genève, est une coalition de 190 compagnies internationales unies par un engagement commun de développement durable à travers les trois piliers de la croissance économique, de l’« équilibre écologique », et du « progrès social ». Il a été fondé par l’industriel suisse Stephan Schmidheiny, ex-PDG d’Eternit Suisse, qui en est secrétaire honoraire. La présidence (secrétariat général) est tournante, affectée à différents dirigeants de grandes firmes multinationales. », in Wikipedia )), l’International Emission Trading Solutions (IETA[13]13L’IETA a vu le jour en 1999 à Londres, dans les locaux de l’International Petroleum Exchange, où étaient réunis pour l’occasion BP, Rio Tinto, Mitsubishi et KPMG. IETA et WBCSD tissent … Continue reading ), dont le but est de promouvoir l’idée d’un marché carbone. Le principe : limiter les émissions carbone au niveau global. Les moyens : l’attribution de quotas et l’échange de « crédits carbone » entre les industries qui en consomment trop et celles qui n’en consomment pas assez. Ce mécanisme est fondé sur l’offre et la demande, il est non contraignant et préserve la liberté des entreprises.

Au lieu d’émettre moins de carbone, il est donc plus fructueux d’échanger les « crédits carbone » sur le marché carbone. Pour cela, les entreprises ont le choix entre plusieurs mécanismes : échanger des quotas sur les marchés carbone (il en existe 31 dans le monde) ; recourir aux puits carbone, naturels ou technologiques. Un mécanisme de compensation permet de continuer à émettre des tonnes de CO2 et de l’autre de les éliminer de l’atmosphère. Pour cela, il faut séquestrer le carbone par la mise en place de puits à carbone qui absorbent plus de carbone qu’ils n’en émettent.

La solution technologique de la capture et du stockage du carbone se fait le plus souvent en mer. Cette technologie est largement soutenue par l’industrie pétrolière et gazière. Son principe, piéger le CO2 en l’injectant dans une formation géologique pour éviter qu’il reste présent dans l’atmosphère. Le processus se décompose en trois étapes : le captage, principalement via des solvants qui absorbent le CO2 ; le transport par canalisation, bateau ou camion ; et le stockage géologique, à terre (onshore) ou en mer (offshore). Il impose toute une infrastructure autoritaire et écocide.

Le Green Deal[14]14« Le Green Deal est un plan gouvernemental britannique officiellement lancé en janvier 2013, qui vise à permettre aux consommateurs d’améliorer l’efficacité énergétique de leurs … Continue reading n’est donc qu’une autre façon de faire des bénéfices. En effet, il s’agit de continuer la croissance tout en réduisant les émissions de CO2 grâce à des technologies comme l’hydrogène, le gaz naturel et les puits de carbone. Le fait que la production et la consommation d’énergie représentent 75 % des émission de gaz à effet de serre en Europe n’est pas étranger à l’adoption de ces solutions. Cela permet aux industriels du pétrole, du gaz, ou de la pétrochimie de préserver leur modèle grâce à la compensation par des crédits carbone ce qui est en totale adéquation avec la marchandisation de la nature proposée par le Changing Course.

« Les majors pétrolières ont fait passer l’idée que le charbon est une énergie fossile sale et qu’il faut adopter le gaz naturel. Leur argumentaire étant que l’énergie solaire ne peut pas suffire et que nous avons besoin de gaz pour nous alimenter en énergie. Elles ne précisent pas, bien sûr, que le gaz naturel n’a rien d’écologique puisque ses processus d’exploitation, de production et de transport sont très polluants. Aujourd’hui, elles mettent en avant l’hydrogène, qui rejette peu de CO2 lorsqu’il est utilisé. Elles ne disent pas non plus, que, pour l’instant, la majorité de l’hydrogène est produit à partir d’énergies fossiles. En attendant, elles clament haut et fort leur volonté d’atteindre le net zéro et elles demandent à la Commission européenne des subventions pour soutenir leurs efforts de transition[15]15Pascoe Sabido, chercheur en charge des campagnes à l’ONG Corporate Europe Observatory, in op. cit., p. 128.. »

À cela s’ajoutent le trafic d’internet et le trafic maritime. En 2018, 99 % du trafic d’internet passait déjà par 1,3 million de kilomètres de câbles de fibres optiques déposés sur les sous-sols marins. Le trafic maritime assure 90 % des échanges de marchandises et transporte plusieurs millions de personnes chaque année. Le tourisme des croisiéristes est particulièrement destructeur. Les bateaux de croisière consomment cinq fois plus d’énergie qu’un hôtel de luxe et rejettent 3 500 fois plus de souffre que le diesel[16]16D’après une enquête de 2015 de la FNE (Fédération Nature Environnement).. The Symphony of the Seas est une véritable ville flottante ou un énorme centre commercial mis en service en 2018 : bars, restaurants, boutiques, pistes de danse, vagues de surf, patinoire, spa, piscine, tyrolienne, aqua-show qui peut accueillir jusqu’à 8 000 passagers.

Toutes ces dévastations n’expliquent cependant pas les raisons des baisses de populations maritimes. L’autrice rappelle que, si 133 espèces ont disparu pour de multiples causes, au moins 37 % des cas seraient imputables à l’altération de leurs milieux par les contaminations chimiques. Les mollusques baignent en effet dans un cocktail toxique. Pour en comprendre les causes, elle remonte la piste des pollutions terrestres.

POLLUTIONS TERRESTRES

Le Finistère et le Morbihan sont les deux régions les plus touchées par la prolifération d’algues toxiques. De 2001 à 2003, la pêche a été interdite pendant neuf mois sur Douarnenez à cause du dinoflagellé, un plancton toxique. En 2018, la fermeture a duré cinq mois. Pourtant, que ce soit Sea Shepherd ou Bloom, aucune ne dénonce, par exemple, le déversement de nitrates liés à des élevages porcins qui entraîne une prolifération d’algues toxiques, ni le tributylétain, peinture de bateaux dont la molécule fait pousser des pénis aux femelles bigorneaux perceurs, ni l’aluminium des stations d’épuration, ni l’impact du tourisme qui pourtant représente un véritable danger pour la vie marine. Aucune de ces ONGE n’informe du fait que le bon plancton, celui qui nourrit les tellines et les diatomées, est très sensible aux produits phytosanitaires au contraire des planctons toxiques qui pullulent dans les eaux contaminées.

« Sur les bassins versants de la rade de Brest, les activités humaines (élevage intensif, égouts urbains, industries…) rejettent de l’azote (nitrates, ammonium) et du phosphore, lesquels sont déversés dans les rivières puis dans la mer. Ces éléments chimiques favorisent le développement d’algues toxiques mais pas de diatomées, qui, elles, ont besoin de silicium. Or, les diatomées (des microalgues dont la carapace est en silicium) sont la nourriture des coquilles Saint-Jacques, tandis que les algues toxiques peuvent stopper la croissance des coquilles. » (72)

La forte présence de pesticides et d’herbicides dans les rivières, ruisseaux, cours d’eau, dans l’eau du robinet devrait pourtant alerter. D’autant que des taux dix fois supérieurs à la norme maximale de concentration sont parfois identifiés tout comme la présence d’atrazine, interdit depuis 2003, de l’alachlore, interdit en 2008, et d’asulame, interdit également depuis 2011. Ces produits sont pourtant présents à forte dose. Les nitrates déversés dans les champs, le phosphate, qui vient des stations d’épuration, et les métaux lourds, qui viennent de l’industrie, sont également déversés, par les pluies et les crues, dans l’océan et sont un facteur d’eutrophisation[17]17« L’eutrophisation des milieux aquatiques est un déséquilibre du milieu provoqué par l’augmentation de la concentration d’azote et de phosphore dans le milieu. », in … Continue reading marine reconnu qui favorise le développement des algues toxiques.

« Lorsque les traitements phytosanitaires sont appliqués sur les surfaces agricoles, une faible part de ces produits atteint la cible souhaitée, le reste se trouvant dispersé dans tous les compartiments de l’environnement que sont l’air, l’eau et le sol[18]18Audreu Barranger, Étude chez l’huître creuse, Crassostrea gigas, des anomalies génomiques provoquées par l’exposition à des concentrations environnementales de diuron : … Continue reading. »

L’eutrophisation est un véritable danger pour les populations marines mais aussi pour les humains. L’impact sur la chaîne alimentaire de la qualité de l’eau est considérable. Si les gros poissons n’ont plus rien pour se nourrir les populations s’effondrent. Le plancton toxique, qui cause des troubles neurologiques comme la perte d’équilibre et l’orientation, est un des principaux responsable de la mort de nombreux dauphins. La présence de phytoplancton toxique à la base de la chaîne alimentaire condamne à long terme l’ensemble des animaux marins. Les pesticides, même à faible dose, modifient le développement des cellules phytoplanctoniques et modifient leur croissance. Les perturbations peuvent être transmises aux générations suivantes par altération génétique ce qui déséquilibre le milieu au profit du plancton toxique.

Le plancton, qui signifie « errant » en grec, est présent sur Terre depuis 3,8 milliards d’années. Pour se développer il a besoin de lumière, de CO2 et d’oligoéléments. C’est un très bon indicateur de la qualité de l’eau. Il se divise en deux catégories : le phytoplancton et le zooplancton. Le premier nourrit les animaux filtreurs comme les moules, les tellines, les palourdes, les coquilles Saint-Jacques, mais aussi les larves des animaux marins. C’est le premier maillon de la chaîne alimentaire. Le zooplancton, constitué de toutes les larves d’animaux (crabes, poissons, langoustines…) et de tous les animaux qui ont une forme planctonique, comme les méduses, se nourrit de phytoplancton. Ils représentent 95 % des protéines produites par les mers et jouent un rôle fondamental. C’est grâce au plancton que les océans peuvent jouer leur rôle de régulateur du climat. Ils produisent plus de 50 % de l’oxygène de la planète. Il est donc surprenant que les ONGE se focalisent sur les pêcheurs et non sur toutes ces contaminations causées par les industriels qui continuent de vendre leurs poisons.

À ces produits toxiques s’ajoute la pollution causée par le tourisme.

« Les zones humides ont été mises à mal par une extension urbaine qui n’a pas toujours été bien maîtrisée, et la situation empire avec la pression touristique. La demande de résidences secondaires, devenue exponentielle lors de la crise sanitaire, incite les hommes à empiéter encore un peu plus sur les terrains restés disponibles, malgré l’importance de préserver les côtes pour faire face aux assauts de l’océan. Dans le même temps, les tempêtes hivernales s’intensifient, fragilisent les dunes, et le trait de côte ne cesse de se décaler. Tous les éléments sont réunis pour fragiliser une région littorale destinée à recevoir une fréquentation croissante. Pourtant, dans un mouvement aveugle, les hommes misent sur le tourisme pour alimenter les économies locales. » (56)

Le tourisme est une des activités les plus polluantes, les zones où il se concentre sont fragilisées par les infrastructures et la densité de population qu’elles génèrent[19]19Selon l’OMT, Organisation Mondiale du Tourisme des Nations unis, les arrivées de touristes internationaux devraient augmenter de 65 % d’ici 2030. : eaux usées, consommation d’énergie et d’espace naturel, rejets d’aluminium, de plastique et de nourriture. La consommation d’eau par les touristes est trois fois plus importante que celle des locaux alors qu’en période estivale ces régions ensoleillées sont en proie au stress hydrique.

« L’augmentation de la population côtière en été provoque, ici comme ailleurs, une forte hausse du volume d’eaux usées. Les stations d’épuration n’étant pas calibrées pour un tel flux, les bactéries contaminent les cours d’eau douce et détériorent la qualité de l’eau. » (69)

Au terme de cette enquête il est évident qu’aussi bien les fondations, que les industriels et les ONGE ne peuvent être écologiques. Les intérêts financiers l’emportent toujours, la croissance, quelle que soit sa couleur, est l’idéologie dominante. Il n’est pas question, pour ceux qui détiennent le pouvoir économique, de perdre leurs privilèges. Les COP n’ont d’ailleurs cessé de privilégier les opportunités économiques sans jamais remettre en question le système économique. Bien que 52 % des émissions à effet de serre sont produites par les 10 % les plus riches, que les pays du Nord exportent leur pollution vers les pays du Sud, que ce modèle de production et de consommation n’est pas viable sur le long terme, elles n’ont cessé de reporter la responsabilité des multinationales sur les consommateurs. Elles ont délibérément nié l’injustice sociale, les inégalités géographiques et le rôle du système économique dans la destruction en cours.

L’autrice pense que les industriels ont détourné les États de la cause écologique. Je pense au contraire que le système étatique et l’économie capitaliste sont intrinsèquement liés. L’État étant un système centralisateur et hiérarchique, la hiérarchie s’imposant par l’accumulation de richesse, il ne peut, tout comme le capitalisme, remettre en question la croissance sans se remettre en question lui-même.

L’essai de Catherine Le Gall est une somme importante pour comprendre comment et pourquoi rien ne change et qui en sont les principaux responsables.

Ana Minski

Relecture et correction : Lola

References

References
1 1L’observatoire PELAGIS est une unité mixte du CNRS et de La Rochelle-Université, créée en 2011 en partenariat avec le ministère en charge de l’Écologie.
2 2Virginie Lagarde, Chargée de mission au Comité des pêches du Finistère, in Imposture océanique, p. 33.
3 3La Fondation Rockefeller, fondée en 1913, est l’une des premières. Dès ses débuts, elle est hégémonique son but étant de « faire le bien-être de l’humanité à travers le monde ». Elle pose les bases qui caractériseront les fondations à l’américaine : « Elles sont d’un côté les produits du capitalisme sauvage car fondées par les grands industriels qui en sont les acteurs, mais se veulent également des organismes de régulation des problèmes sociaux engendrés par l’industrialisation des années 1860-1890. » (Ludovic Tournès, La Fondation Rockefeller et la naissance de l’universalisme philanthropique américain, Presses de Sciences Po, Paris, 2007, p. 8, in L’imposture océanique) Elles estiment être plus aptes que les États et tissent des liens privilégiés avec les institutions internationales pour faire avancer leurs causes. Les principales fondations qui financent la protection des océans sont : Fondation Packard, Fondation Betty et Gordon Moore, The Walton Family Fondation, Marisla Fondation, Oak Fondation, The Pew Charitable Trusts et Bloomberg.
4 4Voir p. 143.
5 5The National Wildlife Federation, The Nature Conservancy, Environmental Defense Fund. WWF, The Climate Action Network, Greenpeace international, 350.org
6 6WWF, Reviving the Ocean Economy. The Case for Action 2015, 22 avril 2015, p. 12.
7 7Un technicien de la Commission européenne, op. cit., p. 49.
8 8The UE Blue Economy Report, 2019, p. 10, op. cit., p. 48.
9 9Livre publié en 1992 qui regroupe une série de recommandations mises au point par le BSCD (Business Council for Sustainable Development), composé notamment des présidents de Chevron, Shell, Volskwagen, Nissan, Mitsubishi, SC Johnson & Son, Dox Chemical.
10 10Lenaïck Ménot, chercheur à l’Ifremer, op. cit., p. 60.
11 11Emmanuel- Marie Peton, responsable de la transition énergétique et écologique au Cluster maritime français, op. cit. p. 62. Le CMF se présente ainsi sur son site : « qui privilégie l’économie : « Il est aujourd’hui composé de plus de 430 entités : entreprises de toutes tailles, pôles de compétitivité, fédérations et associations, laboratoires et centres de recherche, écoles et organismes de formation, collectivités et acteurs économiques locaux, ainsi que de la Marine nationale. ».
12 12« Conseil mondial des affaires pour le développement durable, basé à Genève, est une coalition de 190 compagnies internationales unies par un engagement commun de développement durable à travers les trois piliers de la croissance économique, de l’« équilibre écologique », et du « progrès social ». Il a été fondé par l’industriel suisse Stephan Schmidheiny, ex-PDG d’Eternit Suisse, qui en est secrétaire honoraire. La présidence (secrétariat général) est tournante, affectée à différents dirigeants de grandes firmes multinationales. », in Wikipedia
13 13L’IETA a vu le jour en 1999 à Londres, dans les locaux de l’International Petroleum Exchange, où étaient réunis pour l’occasion BP, Rio Tinto, Mitsubishi et KPMG. IETA et WBCSD tissent leurs liens avec les institutions internationales, plus particulièrement lors des sommets climatiques.
14 14« Le Green Deal est un plan gouvernemental britannique officiellement lancé en janvier 2013, qui vise à permettre aux consommateurs d’améliorer l’efficacité énergétique de leurs habitations par un système de prêts remboursés par les gains d’énergie réalisés. » in Wikipedia.
15 15Pascoe Sabido, chercheur en charge des campagnes à l’ONG Corporate Europe Observatory, in op. cit., p. 128.
16 16D’après une enquête de 2015 de la FNE (Fédération Nature Environnement).
17 17« L’eutrophisation des milieux aquatiques est un déséquilibre du milieu provoqué par l’augmentation de la concentration d’azote et de phosphore dans le milieu. », in Wikipedia, consulté le 7 janvier 2021.
18 18Audreu Barranger, Étude chez l’huître creuse, Crassostrea gigas, des anomalies génomiques provoquées par l’exposition à des concentrations environnementales de diuron : caractérisation des atteintes, étude de leur héritabilité et conséquences pour la survie et la croissance des naissains, thèse de doctorat en physiologie de l’université de Nantes, 2015, p. 20, in op.cit., p. 84.
19 19Selon l’OMT, Organisation Mondiale du Tourisme des Nations unis, les arrivées de touristes internationaux devraient augmenter de 65 % d’ici 2030.