« Dans la chambre imprégnée de vinaigre où nous disséquions ce mort qui n’était plus le fils ni l’ami, mais seulement un bel exemplaire de la machine humaine... »
« Les Cultistes disaient que, tous les deux mille cinquante ans, Lagash entrait dans une immense caverne, de sorte que tous les soleils disparaissaient, et que le monde était englouti par des ténèbres totales. Et alors, d’après eux, des choses nommées Étoiles apparaissaient, ravissant aux hommes leur âme, et les transformant en brutes dépourvues de raison, de sorte qu’ils détruisaient eux-mêmes la civilisation qu’ils avaient édifiée. »
La science n’échappe pas aux fluctuations idéologiques difficilement extirpables des contextes sociaux dont elles sont à la fois origine et débouché. L’anthropologie et la préhistoire ne font pas exception. Tout au long des XVIIIe et XIXe siècles, naturalistes et anthropologues instrumentalisent les indigènes qui jouent tour à tour le rôle du chaînon manquant, de l’ignoble sauvage ou, parce que « le moins homme », du noble sauvage.
Le documentaire Petite fille, récemment diffusé sur Arte et unanimement célébré par les médias de masse, manque cruellement de recul et de critique quant aux conséquences de la prise de bloqueurs de puberté et aux répercussions pour tout être humain de grandir dans une société où l’asymétrie des genres façonne notre identité.
Voici un récit à propos du pire récit jamais raconté. C’est celui que l’on vous raconte s’il a été décidé à votre naissance que vous deviez grandir pour devenir un vrai garçon et, un jour, un vrai homme. Cette décision a été prise à la va vite, après une simple inspection visuelle de votre entre-jambes de nouveau-né. Et personne ne vous a demandé votre avis puisque vous veniez tout juste de naître. Pourtant, cette décision allait déterminer une grande partie de votre vie, peut-être même sa plus grande partie.
Roswitha Scholz est une théoricienne marxienne dont les analyses de l’économie politique renouvellent celles élaborées par le groupe allemand Wertkritik qui se définit comme une critique radicale de la valeur. Un recueil de ses différents articles intitulé Le sexe du capitalisme est publié aux éditions Crise & Critique.
Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, des amies abolitionnistes du système prostitutionnel ont été insultées, agressées, menacées par des hommes et des femmes qui pensent, croient, hurlent, que la prostitution est un travail et le proxénète un chef d’entreprise. Voici le témoignage de l’une d’entre elles, survivante du système prostitueur
J’entends souvent dire que nous vivons dans des sociétés pacifiées et pacifistes, où le culte de la paix est si ancré que toute violence est condamnée, et que le progrès nous a permis d’inventer une société sécurisée et moins violente que par le passé. À bien y réfléchir, il me semble que beaucoup confondent paix et soumission.
Le corps de la femme comme terre à conquérir, à coloniser,...